mardi 13 janvier 2015

La couleur au cinéma


Tout d’abord, afin de comprendre certains principes du cinéma couleur, il est nécessaire de rappeler quelques notions de physique :
La lumière est composé de 3 couleurs primaires : rouge, vert et bleu.
L'addition de ces trois couleurs donne le blanc ; ces trois couleurs peuvent également former les couleurs complémentaires : le jaune par addition de vert et de rouge, le cyan par addition de vert et de bleu et enfin le magenta par addition de bleu et de rouge. Ce phénomène est appelé la synthèse additive.
En lumière ces couleurs sont obtenues en dirigeant des faisceaux lumineux colorés vers un même point.
Un spot de lumière blanche est donc en fait composé de rayons verts, bleus et rouges.





À l’inverse, il est possible d’obtenir les couleurs primaires par synthèse soustractive en plaçant devant une lumière blanche des filtres colorés.









Maintenant que ces bases sont posées :

La pellicule couleur telle qu’elle est connue aujourd’hui n’est pas très différente des pellicules noir/blanc. La seule distinction est qu’elle comporte trois couches d’émulsions : une sensible au bleu composée d'une émulsion ordinaire et qui enregistre la couleur sous forme de pigments jaunes, une émulsion orthochromatique (sensible au vert) donnant des pigments magenta puis une émulsion panchromatique (sensible au rouge) qui donne des pigments cyan.





Évolution des techniques :

  • La première apparition de la couleur au cinéma date de 1895 dans un court film de 20 secondes appelé La Danse serpentine d’Annabelle de W.K.L. Dickson. On y voit une jeune fille dansant et changeant de couleur, la colorisation s’effectuait à la main image par image au pinceau avec une extrême minutie ; en effet les images à peindre ainsi ne dépassaient pas les 3 cm.

  • En 2012 la découverte d’un film en couleur utilisant le principe de la trichromie datant de 1901 surprend nombre d’historiens car jusqu’à lors le premier film connu pour utiliser la technique du kinémakolor datait de 1909. Le film découvert serait un film expérimental d’Edward Raymond Turner représentant ses enfants jouant dans le jardin, un perroquet et un défilé militaire. Il avait mis au point une technique nécessitant l’enregistrement de trois images séparées grâce à des lentilles disposées en parallèle. Malheureusement son film est tombé dans l’oubli car un tel procédé n’était pas adapté aux moyens de l’époque : il aurait fallu une vitesse de projection de 48 images/seconde, le résultat ne donnait qu’une image floue et non regardable.

  • Le kinémakolor est mis au point en 1906, le brevet est déposé par George Albert Smith et Charles Urban en Angleterre, il sera ensuite commercialisé en 1911. La pellicule alternait une image rouge orangé puis une image bleu vert. L'enchaînement des images donnait l'impression de couleur au film. Pour que cette impression soit parfaite il aurait fallu que la vitesse des images soit de 32 images par seconde malheureusement les films étaient à cette époque entre 16 et 20 images par seconde.

  • Le chronochrome est un procédé utilisé par les industries Gaumont, durant les années 1910. Cela consiste à la projection de trois images en noir et blanc simultanément, respectivement munies d’un filtre vert, un bleu et un rouge.

  • En 1913, Léon Gaumont met au point la caméra bichrome comportant deux objectifs munis d'un filtre bleu-vert et d'un autre filtre rouge. Néanmoins, en 1919, pour améliorer son dispositif, il ajoute un troisième objectif. Munie de trois filtres, la caméra permettait ainsi d'obtenir, lors de la projection, des couleurs fidèles à la prise de vues.




  • En 1932 Herbert Kalmus met au point la première camera permettant de filmer directement toutes les couleurs visibles, c’est l’apparition de la camera Technicolor trichrome. Elle gère trois négatifs noir et blanc à la fois, l’un étant sensible au rouge, l’autre au vert et le dernier au bleu. Ce procédé sera utilisé par Walt Disney dans son film d’animation, Des arbres et des fleurs (1932).

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