mercredi 31 décembre 2014

Théories du mouvement et premiers appareils optiques

Le cinéma que nous connaissons aujourd’hui est le résultat d’une longue suite de théories et innovations s’étalant du XIXème siècle jusqu’à nos jours. A l’origine, les travaux des scientifiques ont été fondés sur une seule et même question : « Comment réussir à mettre une image en mouvement ? ».
Cette interrogation trouve sa réponse dans les théories sur le mouvement, dont celle de la persistance rétinienne, premièrement observée par le physicien Patrice d’Arcy au cours du XVIIIème siècle. L’expérience qu’il a menée consistait à placer un charbon ardent au bord d’un disque rotatif et de faire tourner celui-ci. A une vitesse de 7 rotations complètes par seconde, on ne pouvait plus percevoir le mouvement du charbon distinctement, et on observait ainsi qu’un cercle lumineux constant ; il s’agissait bien de la persistance rétinienne.

Plus précisément, la persistance rétinienne est le fait qu’une image vue par l’œil humain reste imprimée un vingt-cinquième de seconde sur la rétine. Par conséquent, lorsque l’on voit une succession rapide et cohérente d’images, on à l’illusion d’un mouvement constant.

De cette théorie découlent de nombreuses inventions et machines permettant le défilement rapide de l’image, étudions en quelques unes :
  • Le phénakistiscope, appareil optique imaginé en 1832 par le belge Joseph Plateau, avait l’aspect d’un disque en carton percé de dix à douze fentes, au dos duquel un mouvement est décomposé en images fixes. Afin d’observer le mouvement continu des images, il faut se placer en face d’un miroir et positionner ses yeux au niveau des fentes du disque, puis le faire tourner.


  • Le zootrope, dont le principe est similaire à celui du phénakistiscope, est inventé parle mathématicien britannique William George Horner en 1834, consiste en un tambour percé d’une douzaine de fentes à l’intérieur duquel se trouve une série d’images décomposant un mouvement cyclique. Une fois le tambour mis en rotation, il suffit de placer son œil en face d’une fente pour observer l’image en mouvement.
  • Ce n’est qu’une cinquantaine d’années plus tard que le kinétoscope fait son apparition : il est mis au point par Thomas Edison et permet un défilement d’image qui dépasse les quelques secondes maximum des jouets optiques. Il est constitué d’une longue bande qui défile rapidement devant un objectif devant lequel le spectateur place son œil. Chaque image est projetée à l’aide d’une lampe placée derrière, on peut donc considérer cet appareil comme l’ancêtre même du cinéma actuel.

mardi 30 décembre 2014

Les travaux des frères Lumières et les premières projections

Les frères Louis et Auguste Lumière furent d'important acteurs dans l'invention du cinéma. Tout commence en 1894: 
Après la mise sur le marché du kinétoscope par Edison, les recherches des frères Lumières commencent à prendre une certaine envergure : tandis qu’Antoine Lumière, leur père, aurait fait – selon la légende – l’acquisition d’un de ces appareils innovateurs, Louis Lumière, lui, a affirmé ne pas connaître l’existence de cet engin avant sa propre découverte.

Louis cherche à concevoir un appareil qui permettrait la diffusion d’une image en mouvement dans une salle accueillant tout un public. Il réfléchit aux différents problèmes que posent une telle invention, notamment celui de réussir à faire défiler une série d’image sur une longue durée.

Finalement, lors d’une nuit début 1894, il réussit à mettre au point la conception de cette machine, qui s’appellera le cinématographe (ce cinématographe était déjà, sans que Louis ne le sache, l’objet d’un brevet scientifique). Cet appareil permet à la fois de filmer et de projeter les court-métrages sur un écran. Son fonctionnement en terme de projection reste similaire à celui du kinétoscope, mais il est plus léger et facile à transporter.

C'est avec le deuxième prototype de cinématographe réalisé par Louis Lumière et Charles Moisson qu'est tourné le premier film de l'histoire, « La sortie des usines Lumière à Lyon », projeté en salle pour la première fois le 22 mars 1895 à Paris. Il s'en suit de nombreuses autres projections de court-métrages différents, comme « Le déjeuner de Bébé » et le célèbre « Arroseur arrosé » ( premièrement nommé « Le jardinier et l'espiègle ») tout deux projetés à Lyon le 10 juin 1895, ou bien encore la fameuse « Arrivée d'un train en gare de la Ciotat », qui surprendra particulièrement les spectateurs, ayant la sensation que la locomotive allait sortir de l'écran.




Malgré tout, après plusieurs projections, le succès du cinématographe reste discret auprès du public et de la presse. Seuls des spécialistes tels que Georges Méliès, reconnaissent cette innovation avec enthousiasme, et s'en procurent pour des sommes incroyables (lui – même fit l’achat d'un appareil pour pas moins de 10 000 Francs).


Ainsi, on pouvait dire de l'étonnant cinématographe qu'il marquait le commencement du cinéma qui allait, bien que doucement, s'imposer progressivement dans la société comme un important moyen de communication d'idées.